Comme tous les jours, je m'éveille quand l'obscurité est encore pleine. Je me sens faible. Minable et honteux, aussi. J'aurais dû être capable de protéger mon fils. J'aurais dû me battre avec le même acharnement qui m'a permis d'être celui que j'étais devenu. J'étais un Alpha et un père. J'étais un meneur et un guide. Et je me suis écroulé dès les premières secondes. Je n'ai même pas planté mes crocs dans la chair ennemie avant de sombrer dans le néant, et ma lâcheté m'a fait perdre mon fils, ce minuscule petit être qui m'admirait et me respectait. Ils ont tué mon fils, mais ils me le paieront. J'ai haï les chiens et les bipèdes au moins autant que la meute de mon paternel, ma meute natale, et ce depuis toujours. Aujourd'hui, j'ai tant de haine pour eux que Chayton semble n'être qu'un souvenir lointain. Ils m'ont arraché à ma tendre compagne, à mes chers petits, à mes loyaux amis. Ils m'ont arraché à ma famille. Ils ont pris mon fils. Cela fait bien des lunes que je me bats continuellement, autant pour expier ma rage que pour rester en vie. Les chiens ne sont pas de simples moutons que l'on met à mort pour nourrir sa famille et sa meute. Ils ont des crocs, des griffes, et la plupart ici sait parfaitement se servir de ses armes de destruction. Pourtant, jamais ils parviennent à me mettre à terre. Je suis l'Esprit du Dragon, et personne ne m'abattra tant que j'aurais une patte dans le sol. J'ai beau ne voir clairement que d'un oeil, je n'en suis pas moins le pire de leurs prisonniers. Un tueur.

Alors que j'entends les "TAC" des interrupteurs qui s'enclenchent, je gronde d'une voix sourde. Les mois ont passé. Ils sont longs, interminables et chaque jour se ressemble. Ils savent. Ils savent que je suis furieux, que je les déteste, que je les méprise. Ils savent que si je parviens à attraper l'un d'eux, je le tuerais. Ils ne s'approchent de ma cage que pour jeter un morceau de viande à travers les barreaux, en veillant à ne pas passer les mains ou même un doigt. Juste pour me garder en vie parce que je gagne. Lorsqu'ils osent empoigner ma cage, c'est à distance. Ils attrapent les chaines qui la ornent, et tirent pour la faire rouler jusqu'à l'arène. Ils n'ouvrent la grille que lorsque je suis face à cette dernière. Uniquement lorsque je dois combattre. Personne ne me touche jamais, et tous les chiens qui ont pu me voir de leurs yeux depuis que je suis sous l'emprise des bipèdes, ne sont pas ressortis vivants de l'arène pour s'en vanter. J'entends leurs pas sur le béton. Les portes métalliques ne se referment pas. Ils sont là pour prendre un combattant. L'arène n'attend pas. Les spectateurs autour d'elle, n'attendent pas. Les pas se rapprochent de moi, mes grondements augmentent d'intensité, mon pelage est hérissé. Je montre les crocs, mais le voile sombre ne laisse filtrer que peu de lumière. Je ne vois que les ombres de mes geôliers et eux ne me voient même pas. Si je les choppe, ils sont tous morts.

Ma cage se met en mouvement. Aujourd'hui, c'est à moi de tuer. Qu'ont-ils fait de mon fils ? Qu'à ressenti Adriel alors que son père était au sol et que la mort le guettait déjà, à peine trois mois après sa venue au monde ? Je gronde plus fort. C'est toujours le même rituel. Chaque jour qui passe, avant chaque combat, je pense à mon fils qu'on m'a arraché. Et c'est pour lui, pour ma vengeance, que je massacre tous les chiens qu'on me présente. Peu importe si ça satisfait mes bourreaux. Ca me défoule chaque fois. Le temps de quelques minutes, je ne pense plus qu'à la mort. Et pendant ces quelques minutes, pendant quelques instants, je suis avec lui. Pendant quelques instants, je suis de nouveau à ses côtés et je réfléchis au moyen de le faire progresser, de le faire devenir meilleur tout en gardant les valeurs que je veux inculquer à mes petits. La cage s'arrête, je suis arrivé devant mon énième victime. Là, dehors, derrière le voile qui me cache au monde, il y a l'arène. Et derrière l'arène, en face de moi, une autre cage, avec un autre tueur. Un tueur qui va mourir. Je tourne en rond, je gronde férocement. Je suis déjà prêt, je ne veux pas attendre que les cages s'ouvrent. Je veux qu'il glapisse tout de suite, qu'il pense gagner et qu'il meurt entre mes crocs meurtriers. Les humains me gardent en vie pour ça : pour que je tue. Ils me nourrissent pour que je tue. Soignent mes blessures pour que je tue.

Et quand la cage s'ouvre, comme tous les jours, je me projette hors des barreaux. Parce que pour quelques minutes sanglantes, je suis libre. Pour quelques minutes seulement.

C'est l'aube d'un nouveau jour. Le soleil se lève pour les Rois, et les Dragons sont en route. Nous sommes trois. Trois fils légitimes d'un loup que nombreux ont trahi, et pour qui un seul a su rester loyal. Un loup sombre qui se fond dans la nuit et qui, selon mes consignes, nous attend déjà certainement sur place. Je grogne en sourdine, montrant les dents à l'obscurité qui laisse doucement la place au jour. Nous sommes les Princes, les véritables Héritiers du Seigneur, et personne ne saura nous arrêter dans notre quête de la rédemption. Je m'avance entre les arbres. A ma gauche, le pelage emmêlé au mien, Pandémonium. Mon frère aîné, mon frère de coeur, mon frère de sang, celui qui a révélé mon esprit la réalité de sa lignée. A ma droite, Remus. Le plus grand de nous trois, et pourtant le plus faible. Mais s'il a attendu si longtemps ce jour de gloire, s'il a si longtemps regardé sa famille, il mérité sa place à nos côtés. Et il a droit à la gloire du fils prodige. Parce que nous sommes tous des Dragons. Dalioka est dans les bois, cachée loin d'ici. Je lui ai fais croire à une chasse où sa présence n'était pas nécessaire. Je l'ai poussée à rejoindre cet ami qu'elle semble apprécier et qu'elle rejoint régulièrement, même si l'idée seule de la savoir ailleurs me rend malade. Je n'ai parfois qu'une envie : trouver le salaud qui tourne autour de ma soeur et lui arracher la jugulaire. Le pire je crois, c'est que l'odeur qu'elle porte constamment est celle des Navnik alors même qu'elle les a quitté depuis déjà de longues semaines, pour nous suivre nous, ses frères.

L'immense grillage se profile devant nous, et rapidement l'ombre de notre mentor s'avance vers nous et s'arrête à nos côtés. Un long silence s'étire entre nous tous. Nous voilà prêts, arrivés au terme de notre interminable attente. Nous voilà arrivés au jour que nous attendions tous. Un autre grognement passe entre mes crocs alors que mes griffes pétrissent la terre, et j'observe les lieux d'un oeil mauvais. Je veux tous les tuer. Je me colle davantage à mon frère brun, lançant un regard sur mon frère immaculé, puis un autre vers mon mentor. Sommes-nous seulement prêts à ce qui nous attend là-bas ? Sommes-nous seulement en état de sortir notre Père de là ? Je m'avance encore, et c'est Pandémonium qui prend l'initiative de trouver un passage. Il creuse de toutes ses forces jusqu'à créer un passage assez large pour nous tous. Il lance de la terre de tous côtés, et je suis concentré sur lui, sur le moindre de ses faits et gestes, sur chacune de ses inspirations. Oui, nous sommes prêts. Peu importe où est notre Père, il sortira d'ici avec nous aujourd'hui. Je rampe sous le grillage pour rejoindre mon frère qui est déjà passé. Le silence qui rôde autour de nous est coupé par les grondements de rage à l'intérieur, et les hurlements des bipèdes enragés. Cruels spectateurs d'un funeste spectacle. Je sens d'ici le sang couler à flot, la colère émaner de tous les pores des combattants. Mais mon père, quelque part dans ces bâtiments, ne combattra pas aujourd'hui. Nous trouveront un moyen de le sortir de sa cage de métal. Plus jamais les Dragons ne seront mis en cellule.

- Le hangar des combattants est par-là, et je n'ai pas besoin de vous montrer l'arène.

Je colle un coup de museau brusque au visage de mon frère et je m'avance avant de m'arrêter, guettant mes partenaires, ma famille. Dois-je leur dire que je n'ai jamais vu le Père Dragon durant cette longue année passée dans les murs de ces monstres ? De nombreux bâtiments jonchent les lieux. Il est forcément là, quelque part. Peu importe où, nous le trouveront. Quelque chose gigote dans mes organes alors que j'écoute malgré moi la rage des guerriers, à l'intérieur. Des souvenirs, des réflexes, des flash qui viennent perturber mon équilibre. J'ai l'impression de tomber, et un grondement sourd vient résonner et faire vibrer mes mâchoires. Comme si j'étais encore là-bas. Comme si l'arène m'appelait. Je fixe la porte métallique qui a toujours fait passer ma cage. Rouge sang, rouillée pourtant, et d'une solidité imparable. Je m'avance vers elle comme un instinct, comme si mon esprit n'avait pas oublié le chemin, comme si mes pattes connaissaient leur rôle et comme si mes crocs savaient déjà ce qu'ils devaient faire. Je suis prêt à tuer.

Quelques secondes d'un silence pesant. Quelques secondes pour une ou deux inspirations profondes. Je suis un tueur, un assassin. Il n'est pas le premier en face de moi, mais je suis le dernier en face de lui. Pour que j'aie la vie sauve, il devra donner la sienne. Et je la lui prendrais, coûte que coûte. L'animal est comme moi, bardé de cicatrices et de marques de ses précédents combats. Il est rôdé, prêt à m'affronter. Lui non plus n'est pas à son premier combat, pas à sa première victime. Mais si les traces de sa vie de meurtriers se voient davantage sur sa peau épaisse au pelage ras, le mien, plus épais, m'a protégé de blessures artificielles et le fera encore malgré les trou sans poils qui demeurent désormais sur mon corps et font de moi un fantôme. Je suis affamé. Lui aussi, c'est ainsi qu'ils maintiennent notre désir de nous battre. Ils nous poussent à haïr tout ce qui nous entour, ils gravent en nous une rage folle, un délire psychotique qui nous empêche de faire demi tour, qui nous coupe même toute envie de retraite. Lorsque nous entrons dans l'arène, nous ne désirons plus qu'une chose : tuer. Et c'est pour ça que je suis là aujourd'hui. Pour assassiner ce chien musculeux aux côtes saillantes, pour le dépecer et filer ses morceaux en pâture aux esprits. Pour la vengeance de mon fils. Je gronde, montre les dents. Mais rien qu'une seconde seulement, parce que si lui se jette sur moi, je le fais également. Nos corps se percutent dans un choc sourd, nos crocs claquent près de l'autre et c'est lui qui offre la première morsure.

Je me retourne sauvagement alors que ses mâchoires enserrent mon épaule dans un étau puissant. Croit-il m'arrêter ? M'impressionner ? Me faire peur ? Il se trompe, me sous-estime. Je suis un loup, il n'est qu'un chien. Il a peut-être cent soixante kilos de pression par centimètre carré dans les mâchoires et je n'en ai peut-être que cent vingt, mais il n'est qu'un foutu clébard dressé et je suis l'esprit du Dragon, l'animal le plus sauvage et le plus indomptable de ce monde. Quand mes yeux saphir rencontrent ses petites orbes sombres, nous savons l'un et l'autre ce que nous attendons, ce que nous voulons. Je plonge mes mâchoires directement dans son visage, m'accrochant avec force à sa mâchoire supérieure avec des grondements féroces, impitoyables. Nous sommes des meurtriers, mais lequel de nous deux sera encore debout à la fin ? Lequel s'acharnera sur un cadavre jusqu'à ce que les hommes et leurs bâtons de le fasse reculer dans sa cage ? Le quel aura le plaisir de manger un os à moelle ce soir, pendant que l'autre sera négligemment jeté dans les bois pour nourrir les charognards ? Nous avons probablement autant de chance de nous en sortir l'un que l'autre. Mais si le molosse à la puissance de ses mâchoires, je reste le plus léger, le plus rapide et, certainement, le plus endurant des deux. Ils sont doués pour courir vite mais donnent tout dans les premières minutes, se crevant à la tâche bien avant que nous autres lupins n'ayant entamé nos réserves. C'est peut-être pour ça qu'ils nous obligent à nous affronter, lui et moi. Pour savoir qui de la force ou de l'endurance peut rétamer l'autre. Je vais me faire le plaisir de le leur montrer.

Ca y est, c'est l'heure d'entrer, de découper ces monstres, de venger notre père, de le sortir des griffes de l'Enfer. C'est l'heure de goûter au sang des humains, de déchiqueter leurs chiens et de prendre un mâlin plaisir à/

- On ne se bat pas, ou alors un minimum. ...

On ne se bat pas ? Comment ça, on ne se bat pas ? Je lance à Nocturne un regard inquisiteur, qui se charge lentement d'une rancoeur violente. Ne pas se battre ? Venir dans la gueule du néant, frôler la mort, et ne pas profiter de l'occasion pour faire un carnage dans les troupes ennemies ? Je voudrais gémir d'outrance, mais je la boucle. Parce que les ordres sont clairs, et que le ton qu'emploie mon Mentor ne laisse aucune place à l'insubordination. Je n'ai pas mon mot à dire. Il m'a entraîné pour ce jour, mais je reste le jeune Dragon inexpérimenté et lui, encore et à jamais, le leader des gosses d'Isha. Je gronde en sourdine, toujours collé à mon frère, jusqu'à apprendre que nous serons séparés pour cette mission, encore. Ne comprennent-ils pas le besoin viscéral que j'ai d'être à ses côtés ? De pouvoir le voir ? De sentir son coeur battre à l'unisson avec le mien ? Je fronce le regard. Mais là encore, les ordres ne sont pas discutables. Pandémonium ira avec notre frère, et je serais celui qui suivra le chef de troupes. Je grogne, m'éloigne de mon frère, m'approche de Nocturne d'un pas lourd. Mais bien vite, alors que la dernière phrase résonne à mes oreilles, ma concentration revient à son paroxysme. Je pose mes yeux bruns sur la muraille. C'est là que se dessine désormais notre avenir. C'est par là que je vais retrouver mon père.

- Attendez. Je veux aider.

Je tourne vivement ma longue et fine tête brune vers l'origine de la voix. Je fixe ma soeur quelques secondes dans la pénombre avant de la reconnaître, malgré son pelage immaculé. Je lui avais pourtant dis de rester à distance ! Plus qu'en colère, je suis désormais inquiet. Si elle vient, j'aurais à m'inquiéter pour plus de monde encore. Je soupire, lance un regard implorant à Nocturne. Mais avons-nous vraiment le choix ? Avons-nous seulement le droit de l'en priver ? Elle est, au même titre que nous tous, la descendante légitime du Roi Dragon. Avons-nous seulement le droit de l'empêcher d'être ce qu'elle a toujours été ?

Mon frère qui ne se bat pas à mes côtés, mon autre aîné qui reste avec lui alors que tous deux ne désirent que se sauter à la gorge, et désormais ma tendre, si tendre petite soeur qui veut se joindre au potentiel carnage qui se profile. La tension dans mes veines est si haute que j'ai l'impression d'être sur le point d'imploser. Je retiens mon souffle quelques secondes, cherchant en catastrophe une idée pour convaincre Dalioka de rester en retrait, à l'abris du danger et de la mort qui rôdent à l'intérieur. C'est Pandémonium qui lance la première proposition : qu'elle se joigne à eux. Que toute ma fratrie reste dehors pour faire le gai. Mais dehors, ne seront-ils pas en première ligne pour être fusillés par les miradors, si à l'intérieurs nous sommes pris au piège ? Le dilemme est grand. Les voir mourir dedans, ou les laisser crever dehors. Nocturne ne lâche plus aucun commentaire, comme si la discussion était close. Je soupire alors que son regard m'indique l'entrée. Il faut y aller. Je grimace en coin et je fais un pas dans sa direction, mais une autre idée me vient pour satisfaire tout le monde et surtout, en fait, moi. Je me tourne finalement une dernière fois vers ma fratrie, ignorant Nocturne même si je sais qu'il désapprouvera et que j'aurais même peut-être droit à une correction plus tard.

- Remus, Dalioka, vos pelages seront trop voyants à l'intérieur, mais vous pouvez vous fondre dans l'ombre de ses arbres et disparaître à la vue des miradors. Pandémonium, viens avec nous. Ta force et nos entraînements en duo nous donneront une longueur d'avance en cas de pépin.

Je m'éloigne vers l'entrée sans attendre leurs réponses : il n'y a pas a discuter. Mais je passe devant Nocturne en baissant les oreilles pour faire bonnes mesure, qu'il ne pense pas à une mutinerie. Il reste notre mentor à tous, quoi que je fasse ce soir.

C'est une colère sourde qui m'habite, une rage telle qu'elle semble ne jamais pouvoir tarir. Je m'élance contre mon adversaire, échappe à ses coups de crocs meurtriers, en assène d'autres et écope violentes blessures malgré mon expérience. Je suis un tueur de chien, un meurtrier expérimenté et je n'aime que le sang. Parce que le temps d'un combat, pendant quelques minutes, je peux déverser ma rage et toute l'ampleur de ma vengeance sur ces êtres vils qui ont pris mon fils et m'ont privé de ma famille, de ma meute. Je gronde, me projette contre le clébard. Le seul problème, c'est que si lui est là face à moi, ça signifie qu'il est aussi un tueur. Il a gagné de nombreux combats pour arriver face à moi, il a ses chances. Mais je suis un loup, et lui seulement un chien. S'il a été dressé pour combattre, moi je suis né pour tuer, avec la sauvagerie et la liberté d'un monde qu'il ne saurait imaginer. Mes crocs se plantent avec violence dans sa patte, je m'acharne sur la chair et secoue avec brutalité jusqu'à sentir l'os suivre mes mâchoires, jusqu'à entendre un hurlement sauvage du chien agonisant. Mon regard se charge d'une certaine folie, mon sang ne fait qu'un tour et je lâche ma prise pour profiter de sa douleur. Je me propulse en arrière pour lancer un nouvel assaut, cette fois vers sa gorge que je capture entre mes crocs dans un mouvement sec et meurtrier. Je plonge mes mâchoires dans sa jugulaires, sectionnant la carotide avec une telle précision qu'on ne saurait nier mon expérience du meurtre. Je lui arrache la gorge d'un seul mouvement vers l'arrière, écoutant ensuite ses étranglements misérables tandis que la vie s'échappe de son corps aussi vite que son sang s'écoule de ses plaies. Mort. Les hurlements retentissent, mais je ne regarde que ma proie, cet être vil et inerte à mes pattes. Je les tuerais tous. Et puis, alors que mon cerveau voit lentement diminuer l'afflux d'adrénaline, je l'observe et reprends mon souffle, écoutant derrière moi les bruits de la cage qui se rouvrent. Ils savent. Ils savent que comme après chaque combat, il leur faudra m'attraper s'ils veulent m'y faire retourner. Je tue pour leur plaisir malsain, ça ne fait pas de moi un chien.